La guerre des mines est une capacité majeure de la Marine nationale car elle participe à l’ensemble des missions de la marine.
Les unités de guerre des mines sont chargées de la sécurisation des chenaux utilisés par les SNLE lors de leurs transits entre leur base de Brest et la haute mer. Elles doivent également, en cas de menace particularisée, être en mesure de maintenir l’accès à un port d’intérêt vital (PIV) et se tenir prêtes à assurer le libre accès aux ports alliés. Elles ont, en outre, vocation à être projetées au sein d’une force navale nationale ou interalliée lorsque les opérations se déroulent à proximité de côtes plus sensibles au risque “mines”.
Elle doit également maintenir ouvert l’accès à l’un des ports de la façade atlantique manche et méditerranée.
La force de guerre des mines peut intervenir en toute autre zone dans un cadre national, interallié ou international.
La force de guerre des mines est composée:
Les unités spécialisées dans la guerre des mines sont réparties sur les trois façades maritimes métropolitaines.
Onze chasseurs de mines tripartites (CMT) équipés pour la détection, l’identification et la destruction d’engins explosifs immergés. Issus d’un programme mené en commun avec les Pays-Bas et la Belgique, les CMT ont été construits dans les années 80 dans les chantiers de DCN Lorient. Ils ont tous été modernisés durant la dernière décennie. Leur coque en matériaux composites et le système d’immunisation visent à les rendre amagnétiques. L’équipage est composé de 45 marins, dont 10 opérateurs « chasse aux mines » et une équipe de cinq plongeurs démineurs. Les CMT sont équipés d’embarcations semi-rigides, d’un caisson hyperbare et de deux drones sous-marins encore appelés poissons autopropulsés (PAP). Filoguidés, les PAP sont contrôlés depuis le centre opérationnel du CMT. Équipés d’une caméra pour inspecter les cibles, ces PAP sont également aptes à transporter une charge pour effectuer un contre-minage. Les chasseurs de mines disposent d’un sonar de coque numérisé (DUBM 21 E : détection ultrason bâtiment mines) et d’un sonar permettant d’éclairer sur l’avant (sonar propulsé à immersion variable ou SPIV). Ils sont basés à Brest (8) et Toulon (3).
Trois groupes de plongeurs démineurs (GPD) basés à Brest, Toulon et Cherbourg. Les plongeurs démineurs opèrent en plongée autonome entre la surface et 80 mètres de profondeur et ont pour mission la recherche, l’identification, la classification et le traitement des engins explosifs. Ils utilisent un appareil de plongée spécifique et moderne : le CRABE (Complete range autonomous breathing equipment). Cet appareil à circuit semi-fermé (une partie de l’air est recyclé) fonctionne au mélange de gaz (nitrox ou trimix). Son autonomie est de trois heures à 24 mètres de fond ou d’environ quinze minutes à 80 mètres. Sa discrétion magnétique et acoustique le rend moins sensible au système de mise à feu des charges sous-marines. Pour les travaux sous-marins et pour des interventions de service public sortant du champ de la guerre des mines, les plongeurs démineurs utilisent du matériel plus spécialisé : scaphandre lourd narguilé, blocs de plongée à l’air comprimé… Les plongeurs démineurs des GPD embarquent à bord de trois bâtiments-bases : le Vulcain basé à Cherbourg, le Styx à Brest et le Pluton à Toulon. Ils interviennent dans le cadre des missions de l’action de l’État en mer : inspection d’épaves, dépollution, neutralisation de munitions historiques… Les trois groupes de plongeurs démineurs sont spécialisés dans des domaines d’excellence différents : l’intervention en eaux polluées et investigation sur mines inconnues (GPD Atlantique), le soutien à la reprise de vive force (GPD Manche) et l’intervention en génie sous-marin de combat et dans l’ouverture de chenaux d’assaut par petit fond en vue de débarquements amphibies (GPD Méditerranée). Le domaine Nedex (neutralisation, enlèvement, destruction des engins explosifs) fait l’objet d’une certification particulière. L’objectif : soutenir les opérations de reprise de vive force en mer, traiter des mines inconnues, sécuriser les opérations amphibies et assurer le déminage en zone portuaire, assistés le cas échéant par des équipes cynotechniques. Les plongeurs démineurs expérimentés dans ce domaine maîtrisent un ensemble de matériels qui permet d’intervenir aussi bien en milieu terrestre que subaquatique (robots, canons à eau, munitions de neutralisation…). On les retrouve également dans le cadre de déploiements de bâtiments de guerre en zone sensible, hors métropole ou lors de déploiements et traitements de munitions sur des zones de conflit.
Trois bâtiments remorqueurs de sonars (BRS) sont assignés à la surveillance des abords de Brest : l’Antarès, l’Altaïr et l’Aldébaran. Les BRS sont équipés d’un sonar latéral remorqué (détection par ultrasons bâtiment mines DUBM 44). Système performant de dernière génération, il permet de reconstruire une image du fond à partir des informations acoustiques collectées sur une multitude de balayages sonar. Il génère donc des images de la zone investigué de très haute qualité, proche des photos en haute définition.
Un bâtiment d’expérimentation (Thétis) : c’est le banc d’essai des nouveaux équipements de guerre des mines.
Guerre des mines : Une expertise internationalement reconnue
Minage et contre-minage : mode d’emploi
École de plongée : Les palmes académiques
Sécuriser un port d’intérêt vital
Système de lutte antimines du futur (SLAMF)
LV Colomban Errard
Source: Marine nationale
Droits: Marine nationale